Le bébé, un garçon, a été transféré au service de pédiatrie de l’hôpital Ibn El Jazzar à cause de son faible poids dû à la mauvaise alimentation de sa maman au cours de la grossesse
Etant un grand réservoir de la main-d’œuvre bon marché pour les propriétaires terriens, les ouvrières rurales subissent quotidiennement les diktats et les caprices de leurs employeurs. Elles vont chaque jour aux champs, la peur chevillée au ventre d’être victimes d’accidents mortels et de laisser derrière elles des bouches affamées, à nourrir. Elles bravent chaque année le froid glacial de l’hiver et la chaleur torride de l’été kairouanais.
En effet, la pauvreté du milieu familial et l’incapacité de l’époux à assumer ses obligations matérielles, poussent les femmes âgées entre 16 et 70 ans à aller tous les jours travailler la terre, cueillir, récolter les fruits et effectuer diverses tâches pénibles, et ce, pour un salaire de misère (entre 8 et 12 D pour une journée de dur labeur, de 7h00 à 16h00). Mais il arrive aussi que des événements heureux aient lieu à l’improviste et surprennent tout le monde.
Citons le cas de Mabrouka, qui a passé toute la journée du samedi 4 juillet dans les champs agricoles de la délégation de Bouhajla en train de cueillir les tomates, sous un soleil de plomb, et ce, malgré sa grossesse arrivée à son terme ce mois-ci.
Et c’est en cours de route, en fin de journée dans une camionnette où étaient entassées plus de 30 femmes qu’elle a perdu les eaux et a accouché de son 7ème enfant.
Transférée à bord d’un véhicule à l’hôpital de Bouhajla, elle a été prise en charge par les sages-femmes et son état est jugée satisfaisant. Quant au petit garçon, il se porte bien. Il a été transféré au service de pédiatrie de l’hôpital Ibn El Jazzar à cause de son faible poids dû à la mauvaise alimentation de la maman. Il devra quitter l’hôpital dans quelques jours.
Notons que la maman qui est rentrée chez elle, n’a subi aucun examen pendant sa grossesse faute de carnets de soins. Bien que sans ressources, elle ne bénéficie d’aucune couverture sociale.
En outre, ce sont les cadres médicaux et para-médicaux qui ont pris en charge gracieusement les frais d’accouchement de l’ouvrière agricole (60dinars) qui a quitté l’hôpital en bonne santé .
Un beau geste à saluer.
Image par Markus Distelrath de Pixabay